Quand j'ai parlé de la Birmanie il y a quelques temps, c'était sans savoir que dans la même semaine la junte militaire allait libérer Aung San Suu Kyi de sa très longue assignation en résidence. Bien content pour elle en espérant que ce ne soit pas qu'un écran de fumée. Pendant ce temps, au Québec notre bien-aimé premier ministre Jean Charest et sa junte policière faisait de son mieux pour nous faire oublier que nous vivons dans une démocratie. Comme quoi on n'est jamais loin de perdre nos droits, ça dépend qui est au pouvoir.
Ceci dit, je préfère vous causer de mes amis Birman. À cette époque, je dessinais avec des feutres et j'en avais bien une quarantaine qui pendaient visiblement à ma ceinture et comme ils voulaient toujours se faire payer en stylos, c'était comme si j'étais l'homme le plus riche du pays. De plus comme ils étaient d'une gentillesse rare, j'ai surmonté ma timidité et je me suis permis de demander à plusieurs d'entre eux de les dessiner. Voici le résultat. Les dessins ne sont pas tous géniaux, mais que de souvenirs.
Le premier a été fait dans un sorte de foire animale du coin. Il y avait là une cinquantaine de personnes et je vous jure qu'ils étaient tous derrière moi à me regarder dessiner, j'avais intérêt à ce mon modèle se ressemble. Le deuxième c'est le portier de l'hôtel à Rangoon qui comme vous le voyez n'était pas plus occupé qu'il faut. Les deux autres sont des moines, l'un à l'entrés d'un temple et l'autre presque un enfant devant une stèle. (À suivre)
